Le média d'investigation Mediapart révèle, dans une enquête publiée jeudi 4 janvier, que Gérald Darmanin, actuel ministre de l'Intérieur, serait intervenu au moment du transfert de Neymar au PSG, en 2017, lorsqu'il était ministre des Comptes publics, afin que le club parisien ne paie pas des millions d'euros de taxes sur cette transaction, "contre la jurisprudence de l'administration", rapporte Franceinfo.
Le 3 août 2017, le Brésilien a été transféré du FC Barcelone vers le PSG contre une somme record de 222 millions d'euros, soit le transfert le plus cher de l'histoire du football. Ce transfert a été réalisé d'une manière particulière, le PSG ayant payé les 222 millions d'euros au joueur (le montant de sa clause libératoire), qui a ensuite dû les régler au club espagnol afin de pouvoir partir.
Entre 67 et 224 millions de taxes prévues sur le transfert
Mediapart affirme que cette opération posait un problème fiscal, avec "le risque que ce paiement soit assujetti en France à l'impôt sur le revenu, mais surtout aux cotisations sociales qui financent la Sécu, comme n'importe quelle rémunération". Selon les calculs des avocats du PSG de l'époque, "le fisc et l'Urssaf (l'organisme qui prélève les cotisations sociales) pourraient réclamer entre 67 et 224 millions d'euros" sur cette transaction, écrit Mediapart. Une somme que le PSG rechignait à payer.
Mediapart affirme donc que Gérald Darmanin et son directeur de cabinet sont ainsi intervenus, notamment par l'intermédiaire d'Hugues Renson, député LREM et vice-président de l'Assemblée nationale jusqu'en 2022. "Le club est parvenu, en seulement quatre jours, à éliminer complètement ce risque et à ne payer aucun impôt, grâce à une faveur accordée par le ministre des Comptes publics de l'époque Gérald Darmanin", affirme ainsi Mediapart.
Cette nouvelle tombe dans une ambiance où le régime français est accusé pour sa négligence dans les dossiers de l’évasion fiscale.
Selon le site Insoumission, Plus de 1 000 milliards de dollars ont été transférés par des multinationales dans des paradis fiscaux en 2022. Mille milliards de dollars, soit près de 950 milliards d’euros. Voilà ce que nous apprend le dernier rapport de l’Observatoire européen de la fiscalité.
En 2022, sur les 2 800 milliards de dollars de bénéfices réalisés à l’étranger par les entreprises (16 000 milliards au total), plus de 1 000 milliards de dollars ont été transférés (35%) par des multinationales dans des paradis fiscaux.
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